Journée mondiale de l’environnement : la FOGEKA appelle à la réévaluation de l’Accord de Paris par les pays africains À l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement célébrée ce 5 juin, la FOGEKA a lancé un appel fort aux pays africains, en particulier à la RDC : réévaluer l’adhésion à l’Accord de Paris sur le climat, voire envisager une sortie pure et simple si les engagements des grandes puissances polluantes ne sont pas tenus. Le ton est grave, le constat amer : « Ils ne sont jamais sérieux ». Par ce « ils », la FOGEKA désigne les grands pays industrialisés – États-Unis, Chine, Allemagne, entre autres – qui, bien que responsables de la majorité des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ne respectent pas leurs engagements en matière de compensation climatique envers les pays détenteurs de grandes forêts, comme la RDC. Ces engagements, inscrits dans l’esprit de l’Accord de Paris et réitérés à chaque Conférence des Parties (COP), prévoyaient notamment la mise en place d’un fonds destiné à financer des projets de développement alternatifs pour les communautés vivant autour des forêts, souvent contraintes de dépendre de l’exploitation des ressources naturelles pour survivre. Or, dans les faits, ces promesses de financement restent lettre morte. Un mécanisme devenu instrument de domination ? Pour la FOGEKA, la COP et les mécanismes qui en découlent sont devenus un leurre : un outil de pression diplomatique et économique utilisé par les grands pollueurs pour interdire aux pays du Sud, non responsables du réchauffement climatique, l’accès à leurs propres ressources naturelles, en particulier les hydrocarbures. La RDC, pourtant riche en réserves pétrolières, se retrouve contrainte de geler l’exploitation de plusieurs de ses blocs au nom de la préservation climatique, sous peine de sanctions économiques par les institutions internationales comme le FMI ou la Banque mondiale. Un paradoxe, quand on observe que des pays comme l’Allemagne ont récemment rouvert leurs centrales à charbon, ou que les États-Unis ont intensifié le forage pétrolier sans subir aucune réprimande. « Pendant que les pays du Nord poursuivent leur course vers la croissance à tout prix, l’Afrique est tenue en laisse au nom de la protection climatique. C’est une forme subtile de néo-impérialisme », dénonce la FOGEKA. Une cause climatique… ou une rhétorique géopolitique ? L’organisation rappelle que l’ancien président américain Donald Trump avait, dès 2017, retiré les États-Unis de l’Accord de Paris, estimant que l’urgence climatique n’était qu’un prétexte utilisé par la Chine et l’Europe pour freiner le développement des autres nations. Une décision largement critiquée à l’époque, mais qui soulève aujourd’hui des interrogations légitimes sur l’équilibre et la sincérité du système climatique international. « Si un pays aussi puissant et diversifié économiquement que les États-Unis a jugé que l’Accord de Paris allait à l’encontre de ses intérêts stratégiques, pourquoi des pays comme la RDC, en quête de développement de base, devraient-ils continuer à en subir les effets sans bénéfice tangible ? », s’interroge la FOGEKA. Vers un réveil climatique africain ? La Fondation appelle à un sursaut panafricain, à l’image des combats menés jadis par les figures de l’indépendance comme Patrice Lumumba, Kwame Nkrumah ou Julius Nyerere. Elle invite les dirigeants actuels à s’émanciper des politiques climatiques imposées depuis l’extérieur, et à engager une réflexion souveraine sur l’avenir environnemental du continent. Selon la FOGEKA, il est urgent pour les États africains de dresser un bilan clair : qu’ont-ils gagné concrètement depuis leur adhésion à l’Accord de Paris ? Si les résultats sont inexistants ou insuffisants, alors la sortie de cet accord devient une option légitime, à condition toutefois d’élaborer des mécanismes nationaux de gestion durable des ressources naturelles, conciliant développement économique et préservation de l’environnement.
Laissez-nous un message