Constant Mutamba : jeune espoir, cible d’un système enraciné Un vent de renouveau souffle sur la scène politique congolaise, porté par une jeunesse de plus en plus consciente, exigeante et déterminée à briser le cycle des antivaleurs. Parmi les figures de proue qui émergent, le nom de Constant Mutamba s’impose. Audacieux et résolument engagé, il incarne une nouvelle génération de leaders refusant de composer avec les pratiques illicites du passé : impunité, détournement de deniers publics, concussion, enrichissement illicite, etc. Comme le souligne avec justesse le professeur Michel Bongongo, « l’émergence de la conscience est la première phase du processus de développement. » Cette prise de conscience collective, bien au-delà de l’engagement individuel, marque un tournant décisif dans la trajectoire d’un peuple en quête de transformation. Constant Mutamba en est l’un des catalyseurs les plus visibles. Cependant, cette émergence dérange. Alors que le pays s’apprête à former un gouvernement d’union nationale pour faire face aux multiples crises qui le secouent, les manœuvres en coulisses semblent se multiplier. Un processus d’obstruction, à peine voilé, paraît orchestré par des élites politiques anciennes, soucieuses de préserver des privilèges bâtis sur les antivaleurs qu’elles ont contribué à institutionnaliser. Ces acteurs, qu’ils soient issus de la majorité ou de l’opposition, ne perçoivent pas en ce jeune ministre un simple contradicteur, mais un risque systémique pour leur domination, tant il remet en cause les fondements mêmes d’un ordre établi depuis des générations. C’est dans cette optique qu’une requête de levée de son immunité parlementaire a été introduite auprès du bureau de l’Assemblée nationale, en vue d’une poursuite judiciaire. Face à cette situation, certains observateurs, empreints de réalisme, voire de résignation, estiment qu’un seul homme ne peut venir à bout d’un système aussi profondément enraciné. Ils préconisent la discrétion, voire le retrait, soutenant que la transformation devrait se faire « de l’intérieur », à bas bruit. Mais une telle posture ne traduit-elle pas une forme de capitulation ? Mutamba ne serait-il pas, en réalité, victime d’un système qu’il dérange ? Si cette analyse contient une part de vérité, elle oublie toutefois une dimension essentielle du changement : le courage de dire non, publiquement et fermement. Constant Mutamba n’est ni un messie ni un homme providentiel. Il est le symbole vivant d’un possible sursaut collectif, d’un réveil national face à l’usure du pouvoir et à l’usurpation de l’avenir. Éviter les projecteurs, c’est parfois conforter l’ombre où prospèrent les injustices. Oser les affronter, c’est éveiller les consciences, mobiliser les énergies et rappeler à chacun que la patrie ne se sauvera pas sans voix fortes ni actions audacieuses. Ce dossier n’est donc pas seulement celui d’un homme, mais celui d’un peuple qui aspire à un avenir différent. Que l’on soutienne ou non ce jeune leader, le vrai débat est là : voulons-nous continuer à subir un système verrouillé ou participer, chacun à notre manière, à son déverrouillage ? La vigilance du peuple, sa mobilisation et sa capacité à défendre les porteurs d’espoir comme celui-ci seront décisives. Le combat contre les antivaleurs ne se gagne pas en un jour, mais il commence toujours par une voix qui refuse de se taire. Eric BENDE MAZODILUA Analyste en relations internationales et prospectiviste
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